NOUS DEVONS EN RETOUR LES CONTEMPLER, LES ASSUMER, TENTER D'EN RENDRE COMTE. IMAGES MALGRÉ TOUT: MALGRÉ NOTRE PROPRE INCAPACITÉ À SAVOIR LES REGARDER COMME ELLES LE MÉRITERAIENT, MALGRÉ NOTRE PROPRE MONDE REPU, PRESQUE ÉTOUFFÉ, DE MARCHANDISE IMAGINAIRE. GEORGES DIDI-HUBERMAN, IMAGES MALGRÉ TOUT, PARIS, LES ÉDITIONS DE MINUIT, 2003, P.11.


PERFIL EN ACADEMIA.EDU

29.3.10

Vicente Huidobro. Poema número 18

18

Me voici au bord de l’espace et loin des circonstances
Je m’en vais tendrement comme une lumière

Vers la route des apparences
Je reviendrai m’asseoir sur les genoux de mon père
Un beau printemps rafraîchi par l’éventail des ailes
Quand les poissons déchirent le rideau de la mer
Et le vide est gonflé d’un regard virtuel

Je reviendrai sur les eaux du ciel

J’aime voyager comme le bateau de l’œil
Qui va et vient à chaque clignotement
Six fois dejà [sic] j’ai touché le seuil
De l’infini qui referme le vent

Rien dans la vie
Qu’un cri d’antichambre
Nerveuses océaniques quel malheur nous poursuit
Dans l’urne des fleurs sans patience
Se trouvent les émotions en rythme défini


Vicente Huidobro, Tout à coup, 1925.


En Vicente Huidobro, Obra poética, edición crítica de Cedomil Goic, coordinador, Col. Archivos, Nanterre, ALLCA XX, Université de Paris X, 2003, p. 698.